Le château de Montségur
Situé dans l'Ariège, Montségur est un château forteresse-sanctuaire du catharisme, Montségur est un lieu à visiter si l'on s'intéresse au catharisme, même si l'imagination reste l'outil indispensable pour redonner une vie aux murs en ruine. Placé comme une verrue sur son pog, le château est visible de loin, notamment lorsque l'on prend la vallée qui longe le Lasset, cours d'eau qui mène à la fontaine intermittente de Fontestorbes, en prenant la direction de Bélesta. En venant de Foix, le pog est particulièrement impressionnant en hiver, alors qu'il apparait au milieu des paysages dépouillés de l'Ariège. Après avoir dépassé une stèle (qui date de 1960) en commémoration du bûcher, le visiteur, emprunte un chemin difficile, sinueux, étroit, traversant des bois sombres pour accéder au château. La cour intérieure témoigne encore de la rudesse du mode de vie dans cette citadelle. Imaginer près de 500 personnes entre ces murs dont l'espace était encore réduit par les structures défensives, écuries et maisons d'habitation, cela peut sembler difficile ... Heureusement, le culte cathare n'exigeait pas les murs d'une église. Le donjon, présente encore sa citerne et sa salle basse, ainsi qu'une archère, dernier instrument de défense du donjon en cas de siège réussi du château. Aucune communication n'existe aujourd'hui entre la cours et le donjon. Il faut emprunter une ouverture dans le mur opposé à la cour. Au moment du solstice d'été, quatre archères laissent passer les premiers rayons du soleil, traversant de part en part le donjon. A signaler le musée archéologique passionnant, dont l'accès est gratuit pour ceux qui ont visité le château (et ont eu le courage de gravir le pog ...)
MONTSÉGUR ET LE CATHARISME Le pog de Montségur était vraisemblablement habité depuis longtemps. Il est fortifié en 1204 par Raymond de Péreille, seigneur du lieu. Suite à la défaite de Muret en 1213, l'évêque cathare de Toulouse Guilhabert de Castres, se réfugie dans le château qui devient alors un lieu de refuge des "bonshommes". En 1241, à la demande du roi de France, Louis IX, le comte de Toulouse Raymond VII, entreprend le siège du château. Probablement sans combat, le siège se termine par un échec et le retour du comte dans Toulouse. Quelques réfugiés de Montségur participeront, en 1242, au massacre des inquisiteurs à Avignonet, mené par Pierre-Roger de Mirepoix. En Mai 1243, le sénéchal de Carcassonne, Hugues des Arcis entreprend le siège du château. Après 10 mois, à la suite de la trahison de montagnards de la région, Raymond de Péreille et Pierre Roger de Mirepoix entament les négociation qui mèneront à la reddition du lieu. Quinze jours sont laissés aux assiègés avant de quitter le château. Ils auront le choix entre l'abjuration de leur foi et le bûcher. 205 parfaits et parfaites cathares finiront ainsi dans les flammes du "Prat dels Cremats", le champ des brûlés, sacrifice aujourd'hui commémoré par une stèle au bas du pog. Les quinze jours de trève ont-ils permis de mettre en lieu sûr le fameux trésor des cathares ? ont-ils permis de conduire et d'achever la formation spirituelle des parfaits rassemblés dans les murs du château ? Les nobles, soldats et mercenaires de la garnison seront libérés et ne seront guère inquiétés par l'Inquisition, conformément aux accords passés lors de la reddition de la place forte. Le château devient propriété de Guy de Lévis, ancien compagnon de Simon de Montfort.
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